3 juin 2009

La pendaison à la française


Nous avons déjà expliqué la façon dont on pendait dans la France de l’ancien régime. Voici un article tiré d’un ouvrage juridique du XVIIIe siècle (1) traitant du même sujet :

« Cette Peine s’exécute ainsi. Après que l’on attaché au cou du criminel trois cordes, sçavoir, les deux « tortouses », qui sont des cordes grosses comme le petit doigt, ayant chacune un nœud coulant, & le « jet », ainsi appellé parce qu’il ne sert qu’à aider à jetter le criminel hors de l’échelle : on le fait monter sur la charrette de l’Exécuteur, où il est assis sur une planche de traverse, le dos tourné au cheval, le confesseur à côté de lui, & l’exécuteur derrière. Arrivé à la Potence, où est appuyée et liée une échelle, l’Exécuteur monte le premier à reculons, & aide, au moyen des cordes, au criminel à monter de même. Le confesseur monte ensuite du bon sens ; & pendant qu’il exhorte le Patient, l’Exécuteur attache les tortouses au bras de la Potence ; & lorsque le confesseur commence à descendre, l’Exécuteur, d’un coup de genou, aidé du jet, fait quitter l’échelle au patient, qui se trouve suspendu en l’air, les nœuds coulans des tortouses lui serrant le cou. Alors l’exécuteur, se tenant des mains au bras de la Potence, monte sur les mains liées du Patient, & à force de coups de genoux dans l’estomac, & de secousses, il termine le supplice par la mort du patient. Il a des parlements où l’Exécuteur, laissant les tortouses plus longues, monte sur les épaules du Patient, &, à coups de talons dans l’estomac, en faisant faire quatre tours au Patient, il termine plus promptement son supplice. »

(1) Muyart de Vouglans, Les loix criminelles de France, dans leur ordre naturel. A Paris, Merigot le jeune, 1780, p. 58


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